ÉCONOMIE - Quelque 1700 grévistes dans la rue, du jamais vu à la vieille cristallerie. A Arc International, qui compte encore 6900 salariés à Arques, la direction parle avec prudence de sureffectifs et certains syndicats évoquent plus de 1000 emplois menacés. Elisabeth Jacques, déléguée CGC, fait le point.
Environ 1700 salariés d'Arques
dans la rue ce matin. Quel est votre bilan?
C'est une bonne journée, dans
une ambiance bonne enfant. Pour la première grève à
Arques depuis 1936, 1700 personnes dans la rue, alors qu'on pensait
être 1000, c'est excellent. Les gens ont subi une pression
forte de la part de leurs chefs pour ne pas faire grève. Si
ils ont bravé leurs chefs, c'est qu'ils sont vraiment
remontés.
Le résultat?
Cette grève, c'est parce qu'on craint des
suppressions d'emploi, mais aussi parce que les salaires sont trop bas, et
contre le passage en 3/8 dans l'atelier décor. On a rencontré la direction, on
est sortis écoeurés. Elle ne bouge pas. Elle ne chiffre
pas les suppressions d'emploi, ne revient pas sur les salaires, ni
sur les 3/8. Elle est d'accord pour travailler avec le ministère
de l'industrie pour tenter de récupérer des
subventions.
Encore de l'argent public.
Oui, mais on veut sauvegarder un maximum
d'emplois. Il y a des idées à trouver, ouvrir le
restaurant d'entreprise à des salariés extérieurs,
ouvrir une crèche d'entreprise. On est une région
sinistrée. Ça ne se voit pas parce que ce sont des
retraités qui sont partis petit à petit, mais les 6000
emplois perdus en 6 ans, ils ont été perdus. Il
faut trouver des solutions, chercher
de l'aide. On est nombreux, et on n'est pas bien. Le plus dur est
devant nous.
Et maintenant?
On doit se voir avec collègues
de l'intersyndicale (1), pour préparer la prochaine étape,
l'annonce du plan, en mai.