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Typhaine : la mère reconnaît la mort, son compagnon arrêté


La mère de la petite Typhaine, placée en garde à vue lundi dans le cadre de l'enquête sur la disparition de sa fillette de 5 ans en juin à Maubeuge, aurait reconnu la mort de l'enfant. Son concubin a été interpellé. «L'enquête s'accélère. Nous avons interpellé le concubin et nous en sommes au stade de la recherche du corps» de l'enfant, a précisé

Versions. Le compagnon d' Anne-Sophie F., 23 ans, Nicolas W., 24 ans, serait passé aux aveux lui aussi. Leurs versions des circonstances et des causes de la mort de l'enfant sont «contradictoires», indique à l'AFP une source proche du dossier. «La mère et le concubin ont donné deux versions différentes: une version "soft" et une version "hard"». Elle a souligné que la découverte du corps devrait conforter les aveux de l'un ou de l'autre. Mais estime qu'«ils sont impliqués tous les deux dans le processus de la mort».

Le couple était toujours entendu mardi matin dans les locaux de la police judiciaire de Lille. La mère de Typhaine devait être déférée dans l'après-midi au parquet de Valenciennes, alors que le concubin était toujours en garde en vue en fin de matinée. «On est en train de travailler pour savoir si on est sur une piste d'accident domestique ou si on est sur une affaire criminelle», a-t-on indiqué de même source. «On espère que la découverte du corps pourra nous aider à déterminer les causes de la mort».

En fin de matinée, les enquêteurs n'avaient toujours pas retrouvé le corps de la fillette, recherché dans la zone frontalière, du côté belge. «Un seul membre du couple connaît l'endroit où se trouve le corps et sa mémoire flanche un peu», a-t-on souligné.

«Accident». Me Emmanuel Riglaire, avocat de la mère, a évoqué mardi l'hypothèse d'un «accident». «Peut-être qu'il s'agit juste d'un accident qu'elle a essayé de maquiller pour ne pas perdre ses deux autres enfants, [éviter] qu'ils soient placés», a-t-il déclaré à des journalistes.

Avant ses aveux, la mère de Typhaine déclarait que sa fille avait disparu subitement dans l'après-midi du 18 juin alors qu'elle l'accompagnait dans le centre de Maubeuge. Elle avait alerté la police vers 16h30 en affirmant que sa fille marchait à 50 mètres devant elle quand «elle a disparu en l'espace de cinq secondes, à un croisement». L'enfant, dont les parents sont séparés, vivait depuis janvier chez sa mère qui l'avait récupérée, sans l'accord du père, à l'école à Lille. Quelques jours après la disparition, la mère avait organisé une avec son concubin, réservée aux médias locaux, à Aulnoye-Aymeries, son lieu de résidence. «Typhaine nous manque (...), le moral est à zéro», avait-elle déclaré, indiquant croire à un enlèvement. «Elle va être retrouvée», avait-elle aussi affirmé.

«Télé». François T., le père de la petite Typhaine a appris la nouvelle par les médias, a précisé son avocat, Me Raphaël Théry. «J'ai un papa anéanti parce que ce qu'on lui annonce aujourd'hui c'est la mort de sa fille de 5 ans. C'est beaucoup de souffrance, c'est insoutenable. Il découvre cela par voie de presse, à la télé», a précisé l'avocat. «Il apprend que manifestement, la maman  a trompé tout le monde, les enquêteurs, les journalistes, le public...», a ajouté l'avocat, soulignant que jusqu'ici «il s'était toujours convaincu de garder espoir. Parmi les hypothèses,qu'il envisageait, il se disait "pourquoi pas une maman qui voudrait cacher sa fille à son père". Il ne pouvait pas se résoudre au pire. C'est d'une tristesse désolante».

Les parents de Typhaine étaient séparés et se partageaient la garde de la fillette et de sa soeur, Caroline, un an plus âgée. Anne-Sophie F. avait obtenu la garde de Caroline et son ancien compagnon celle de Typhaine. Mais le 22 janvier dernier, la mère avait récupéré la benjamine à la sortie de l'école à Lille en trompant les enseignants.

Recherches. La piste accidentelle définitivement écartée après de vastes recherches terrestres et fluviales, les enquêteurs ont travaillé sur deux thèses: l'enlèvement par un inconnu et le différend familial. Le contexte familial troublé, les conditions de la disparition et l'absence de témoignages susceptibles d'accréditer la thèse de l'enlèvement par un tiers ont rapidement intrigué les enquêteurs et alimenté leurs doutes sur l'entourage de la fillette.

La jeune mère et son compagnon avaient été placés en garde à vue dès le lendemain matin de la disparition de Typhaine. Ils avaient été relâchés quelques heures plus tard sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux. Leur domicile a été perquisitionné à deux reprises.

(Source : AFP)

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