RÉSULTATS - "Là, on en est à plus de 60 000 votants, mais ça arrive encore", se réjouit-on au siège du comité Pas-de-Calais. Pareil dans le Nord : 50 500 votes, pour l'instant. Rien qu'à Lille, 11 513 personnes se sont déplacées pour la votation citoyenne sur la réforme de la Poste. Le non l'emporte avec 98% des suffrages exprimés. Un joli succès, qu'il faut maintenant capitaliser.
Mais l'heure n'est pas encore aux analyses et aux prochaines actions. Pour l'instant, les syndicalistes savourent : ils espéraient un million de votants au lancement de l'opération, ils se retrouvent avec le double, et encore, tous les bureaux n'ont pas encore dit leur dernier mot. "La coordination nationale a organisé trop tôt sa conférence de presse pour annoncer le nombre de votants", regrette Jean-Pierre Kerambrun, de Sud-PTT. "Beaucoup de bureaux ne dépouillent qu'aujourd'hui". Car les chiffres continuent tranquillement de monter, "on chemine vers les 2,2 millions au niveau national", explique-t-il.
Sur l'organisation, rien à dire, "globalement les socialistes ont joué le jeu", dans le Nord, avec mention particulière pour Martine Aubry dans sa ville de Lille, qui a mis à disposition le matériel nécessaire. Ce sont souvent des militants du PS qui ont tenu les bureaux, à la bonne franquette. Même constat dans le Pas-de-Calais.
Et maintenant ? Jean-Pierre Kerambrun espère que la votation " a secoué un peu le gouvernement".Il en voit un signe dans la déclaration de Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, sur les textes d'application du référendum d'initiative populaire : "La preuve, c'est qu'il a annoncé que ces textes vont sortir en juin 2010. Politiquement, ils doivent marcher sur des oeufs". Même si cela sera trop tard pour la Poste : le changement de statut est annoncé pour le 1er janvier prochain.
S.M.