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Calais : le bénévole poursuivi pour outrage relaxé


JUSTICE - Jugé pour «outrage à dépositaire de la force publique», il contestait la version policière. Jean-Claude Lenoir, vice-président de l'association Salam, et bénévole auprès des migrants de Calais a été relaxé par le Tribunal correctionnel de Boulogne sur mer, hier.

L'affaire remonte à novembre dernier. Une nuit, à Calais, CRS, chiens, hélicoptère, projecteurs : la police investit la zone industrielle des dunes, où les migrants vivent dans des cabanes, dans les bois. Le but affiché : arrêter des passeurs . Le contexte : un charter franco-britannique d'Afghans se prépare. Quand Jean-Claude Lenoir s'approche de l'Hoverport, zone bouclée par la police, il est embarqué. On l'accuse d'avoir alors insulté la police. Accusation d'autant plus grave qu'il avait déjà été jugé, et condamné à du sursis pour des faits similaires, et risquait de la prison ferme. Le procès avait été reporté trois fois. Interview.

Vous avez été relaxé, quelle est votre réaction?

C'est une bonne nouvelle pour les militants, les bénévoles, les syndicalistes. C'est une bonne nouvelle pour Salam, une association qui compte maintenant 300 adhérents. La relaxe est logique, puisque je n'ai pas dit un mot, pas fait un geste. Mais en fait je suis surpris, parce que c'était ma parole de citoyen contre celle des policiers. On salit les gens pour faire peur aux autres, aux militants. Nous on sait qu'en face la police triche, mais le citoyen lambda se dit que si on se retrouve au tribunal, c'est qu'on a quelque chose à se reprocher. Je m'attendais à une condamnation, j'étais sans illusions, je n'y croyais pas une seconde. Mais le juge a été honnête, il ne fait pas un métier facile. C'est difficile de faire la part des choses quand on a affaire à des faux témoignages.

C'est à dire?

On me reproche des insultes, or je n'ai insulté personne. Je peux crier fort, mais je n'ai pas le gros mot facile. Les policiers avaient eu du temps pour se concerter, mais ils ne disaient pas tous la même chose. Pour l'un j'avais dit ceci, pour un autre j'avais dit cela. Pour l'un je m'étais débattu, pour l'autre je ne m'étais pas débattu.Il n'est pas normal dans une démocratie que la machine policière s'emballe, et que les policiers se considèrent comme au dessus des lois.

Recueilli par H.S.

Le procès (23/06/09)

Jean-Claude Lenoir raconte sa garde à vue (10/11/08)

Le site de Salam