SÉCURITÉ ROUTIÈRE - Ce matin, vers 8h, à Lille, un camion a renversé et tué un cycliste qui roulait sur une piste cyclable, au moment où il se rabattait à droite après avoir doublé une voiture arrêtée le long du trottoir. Le chauffeur affirme n'avoir rien vu. Il y a trois semaines, une fillette de 12 ans a aussi perdu la vie, à cause d'un camion qui tournait à droite, alors qu'elle attendait à un feu, sur sa piste cyclable, en compagnie de son père et de son frère. L'association lilloise Droit au vélo rappelle qu'une bande cyclable ne protège pas des angles morts,
On a le droit de dépasser bus, camions et voitures par la droite quand une bande cyclable existe, "mais il ne faut pas penser que l'on est en sécurité", explique Droit au vélo. Le danger ? Les carrefours. Il faut vérifier si on est visible, et faire attention aux camions qui démarrent : leur angle mort est important. "Il y a une surreprésentation des camions dans l'accidentologie des vélos", explique Eric Quiquet, vice-président de la communauté urbaine de Lille chargé des transports. Il voudrait que la sécurité routière oblige à une meilleure visibilité à droite pour ce type de véhicules. C'est possible, avec des rétroviseurs adaptés. Reste qu'au-delà des conseils de prudence, l'association Droit au vélo préconise aussi des aménagements de la voirie. Elle se bat pour des carrefours avec des sas de sécurité.
L'accident de ce matin, à la sortie du pont de Loos, est aussi lié à la position de la bande cyclable. Les véhicules voulant se diriger vers le CHR, ou vers l'autoroute A25 et le périphérique de Lille, sont obligés de couper cette piste, pour prendre la bretelle. Aux heures de pointe, c'est un embouteillage monstre, et un parcours du combattant pour les vélos ; aux heures creuses, les véhicules ont tendance à accélèrer pour avoir le feu au vert. Selon Droit au vélo, qui travaille avec le service voirie de la communauté urbaine de Lille, l'idéal serait qu'un espace sécurisé pour les cyclistes soit aménagé sur le trottoir, s'il est assez grand pour permettre une cohabitation sans risque avec les piétons. Le problème, explique Eric Quiquet, c'est que la route est une départementale, qui dépend donc du conseil général du Nord. Il reconnaît cependant que l'aménagement "est peu sécurisant." Il devrait en débattre dans une réunion prochaine avec le Conseil général.
S.M.