Un gendarme de 49 ans, dans le coma après avoir été fauché par un automobiliste le 19 juillet à Thélus (Pas-de-Calais) lors d'un contrôle de vitesse, est mort vendredi matin des suites de ses blessures. L'adjudant Jeannick Tapella était soigné dans une structure spécialisée à Fouquières-lez-Lens depuis quelques semaines. Il avait été percuté sur la Nationale 17 par une Peugeot 405 qu'il s'apprêtait à intercepter, dont la vitesse venait d'être mesurée à 144 kilomètres/heure, plus de 50 km/h au dessus de la limite .
Le juge va saisir le parquet pour que celui-ci prenne un réquisitoire supplétif afin que les faits soient re-qualifiés en "homicide volontaire", a-t-on dit de source judiciaire. L'automobiliste, avait affirmé n'avoir vu le militaire qu'"au dernier moment" en raison de la saleté du pare-brise sale et du soleil, selon le procureur de Béthune, Brigitte Lamy. Il avait dit ne pas s'être arrêté, car il avait aperçu dans son rétroviseur un autre gendarme qui allait alerter les secours.
Il a également reconnu qu'il conduisait sous l'emprise de "speed" (amphétamines). Selon un témoin cité par la magistrate, qui venait d'être doublé par le jeune homme, le gendarme était "parfaitement visible", et la Peugeot n'avait ni freiné, ni tenté de manoeuvre d'évitement.
Deux autres hommes avaient également été mis en examen pour "destruction de preuve", et placés sous contrôle judiciaire. Ils s'étaient rendus avec le principal suspect dans une casse de la Somme pour y déposer la voiture, qui s'apprêtait à être détruite. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a exprimé vendredi sa "vive émotion" après la mort du militaire. "Aujourd'hui, mes pensées vont, avant tout, à la famille et aux proches de l'adjudant Jeannick Tapella. Dans ces circonstances particulièrement douloureuses, après quatre mois d'incertitude, d'inquiétude et de souffrance, je tiens à leur exprimer tout mon soutien et toute ma compassion", a-t-il déclaré dans un communiqué.
AFP