La maire de Lille Martine Aubry, première secrétaire du PS, a demandé mercredi au préfet du Nord de ne plus évacuer les Roms occupant des terrains de la ville et de la communauté urbaine, répondant au ministre de l'Intérieur affirmant qu'elle aurait pu empêcher des évacuations à Lille.
Brice Hortefeux a en effet affirmé lundi que Mme Aubry aurait pu "arrêter" l'évacuation de Roms qu'elle avait "lancée". Faisant part de son étonnement quant à cette possibilité, la première secrétaire du PS a indiqué lors de sa conférence de presse de rentrée dans une école à Lille avoir envoyé un courier au préfet dans laquelle elle demandait de "ne rien faire, de ne plus expulser".
Selon Mme Aubry, "depuis le discours de Grenoble (du président Nicolas Sarkozy sur les Roms, ndlr)", il n'y a eu "aucune demande" d'évacuation de terrain de la part de la ville de Lille ou de la communauté urbaine. Elle a précisé que les évacuations de deux campements de Roms effectuées les 19 et 26 août dans l'agglomération lilloise correspondaient à des demandes déposées "avant le mois de juillet, bien avant le discours de Grenoble du président Sarkozy".Elle a insisté sur le distinguo entre "l'évacuation" éventuelle d'un terrain pour des raisons de sécurité des occupants et "l'expulsion" de Roms vers leur pays d'origine, jugeant "indigne" la "guerre" lancée, selon elle, par le président de la République à l'égard de cette population. "Nous ne voulons pas être complices des renvois (vers leur pays, ndlr)", a-t-elle ajouté. La seule exception, selon elle, pourrait se poser si des problèmes de sécurité se posaient pour leurs occupants, "ce qui n'est aujourd'hui pas le cas", a-t-elle déclaré.
La maire de Lille s'est déclarée prête à "implanter des villages d'insertion" de Roms, déjà expérimentés sur le territoire de la communauté urbaine de Lille, en demandant un "accompagnement financier" de l'Etat.
(Source AFP)