Cédric Deprez, délégué régional FO pénitentiaire, voudrait que les prisons nouvelles soient plus humaines : "C'est sûr que les conditions de travail sont difficiles à Loos, mais c'est un établissement chaleureux, si on peut dire. Bon nombre de détenus disent, Sequedin, c'est tout neuf, nous on préfère la maison d'arrêt de Loos. C'est peut-être par rapport aux failles qui peuvent exister à Loos, mais Sequedin est considéré comme anxiogène. Les conditions d'incarcération sont pourtant meilleures, avec une douche dans les cellules" Ce qu'il critique, c'est la différence de conception : les prisons modernes sont conçues avec de nombreux sas vitrés, qui séparent la population carcérale des surveillants."Quand un détenu a un problème à Loos, l'agent le prend en considération. A Sequedin, avec les vitres teintées, il n'y a plus de contacts. On veut faire des prisons à l'américaine, où le surveillant disparaît de la vue de la population incarcérée. Il ne peut plus être dans son rôle d'autorité, rappeler quelques règles de vie en commun. Les détenus sont entre eux." Anne Chéreul ne veut pas idéaliser Loos, où, rappelle-t-elle, "des personnes vivent très mal leur incarcération", mais elle reconnaît que "ces nouveaux établissements raréfient les contacts humains et augmentent la violence." Elle glisse aussi que dans le dernier rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté, celui-ci préconise une taille maximum de 200 places des nouveaux établissements pénitentiaires.
Stéphanie Maurice