Brigitte Lamy a estimé, lors de la conférence de presse de ce matin, que le jeune homme "a cherché à passer à tout prix, au risque de renverser le gendarme qui lui faisait les signes réglementaires". Elle met en doute les propos du jeune homme, qui affirmait n'avoir pas vu le militaire, à cause du soleil et d'un pare-brise sale. "Le conducteur de la voiture qui le suivait a déclaré que le gendarme était parfaitement visible à plusieurs dizaines de mètres, sur une portion de route rectiligne et que M. V.M. n'a ni freiné ni tenté aucune manoeuvre d'évitement." Jimmy V.M aurait ensuite vu dans son rétroviseur qu'un autre gendarme tenait un téléphone portable et prévenait les secours : c'est cette raison qu'il a avancé en garde à vue, selon Mme Lamy, pour justifier sa fuite après l'accident.
Jimmy V.M. a déjà été contrôlé à 143 km/h en mars 2010 sur la même portion de voie, entre Arras et Lens, et avait alors refusé d'obtempérer aux demandes des gendarmes de se ranger sur le côté de la chaussée. En juin, il a à nouveau été contrôlé en excès de vitesse important.
Les deux autres personnes interpellés avec lui vont être mis en examen pour destruction de preuves. Ils risquent cinq ans de détention. Ils ont accompagné Jimmy V.M. à la casse, dans la Somme, pour déposer la voiture, une Peugeot 405. Les gendarmes ont constaté qu'elle présentait un choc sur le pare-brise.
Le gendarme renversé est toujours dans le coma, et son pronostic vital reste engagé : les médecins se prononceront sur son état en milieu de semaine prochaine. Il a un traumatisme crânien et facial très important, selon le colonel Bruno Bresson, commandant du groupement de gendarmerie du Pas-de-Calais. L'adjudant de 49 ans était un officier expérimenté, spécialiste de la sécurité routière, et travaillait depuis 2004 à la brigade territoriale de Vimy.
Stéphanie Maurice