Des "inscriptions nazies" ont été découvertes
vendredi matin sur des sépultures de soldats britanniques du cimetière
militaire de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), a annoncé le secrétaire
d'Etat aux Anciens combattants Hubert Falco.
Selon la préfecture du Pas-de-Calais, une douzaine de sépultures de
soldats tombés en 1915 ainsi que le monument central du cimetière ont
été visés.
Dans une lettre adressée vendredi à la reine
Elizabeth II, Nicolas Sarkozy a condamné "avec la plus grande fermeté"
la profanation des tombes militaires britanniques.
Des croix gammées, des croix celtiques, entre autres, ont été tracés à la peinture rose sur les stèles, a précisé le
parquet de Béthune, "la nature des profanations n'est pas
habituelle de ce genre de dossiers qui ont un fond idéologique. Il faut
rester prudent, une enquête est en cours, mais il semblerait que ce
soit plutôt des personnes qui ont eu un moment d'égarement".
Le cimetière militaire britannique de Loos, près de Lens, s'étend sur
11.000 m2 et abrite les tombes de 2.387 soldats de l'Empire
britannique, dont 39 Canadiens, morts au cours de l'été 1915.
"Je pense que c'est plutôt un acte marginal, une imbécillité, parce
qu'il y a un certain nombre d'inscriptions qui partent dans tous les
sens", a réagi le maire de Loos-en-Gohelle, Jean-François Caron. "Sur
Loos, on n'a jamais eu de problème de ce type. C'est très rare sur les
cimetières anglais", a-t-il ajouté.
Le préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet de Florian, s'est rendu
sur place vendredi matin et une enquête a été confiée à la Sûreté
urbaine de Lens. "Une équipe d'urgence a été envoyée pour nettoyer. Toute trace sera
bientôt effacée. Aucune stèle n'a été brisée", a indiqué un responsable
de la Commonwealth War Graves Commission (CWGC).
La stèle dédiée au lieutenant John Kipling, le fils unique du prix
Nobel de littérature Rudyard Kipling, décédé à Loos à l'âge de 18 ans
en 1915, n'a pas été dégradée, a-t-on souligné de même source.
La CWGC répertorie et entretient depuis 1917 quelque 2.500 cimetières
ou carrés militaires dans le monde consacrés au 1,7 million de soldats
du Commonwealth morts au combat pendant les deux guerres mondiales.
Le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Hubert Falco, a estimé que les profanations commises étaient "une injure" à la mémoire de ces soldats venus se sacrifier pour défendre la France. "Elles sont également une insulte à la France", a ajouté le secrétaire d'Etat dans un communiqué précisant avoir fait "part de sa solidarité et de son amitié à ses homologues britannique et canadien".
AFP