MONDE - A Lille, un cortège de quelque 1500 personnes a défilé pour protester contre l'attaque de la flottille humanitaire victime d'un raid israélien alors qu'elle se dirigeait vers Gaza. Visages graves, les manifestants ont l'air surpris d'être aussi nombreux.
L'appel à manifester, lancé par l'association franco-palestinienne pour 18h30 sur la Grand'Place a couru toute la journée par mail, et sur les réseaux sociaux. Certains scandent «Israël assassin», «Israël terroriste», «Enfant de Gaza, enfant de Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine», la plupart marchent en silence. Dans la foule, des militants sans-papiers, communistes, d'Europe Ecologie, du Nouveau parti anti-capitaliste (NPA), de la Ligue des droits de l'homme, de l'Association franco-palestinienne solidarité. Selon la Voix du Nord, Pierre de Saintignon, adjoint au maire socialiste, est là aussi. On aperçoit Hélène Flautre, députée européenne Europe Ecologie. Sur le parcours, trois serveurs en tablier applaudissent devant un restaurant italien.
Annick Batallan, de la Ligue des droits de l'homme : «C'est ahurissant. Un acte de piraterie dans les eaux territoriales internationales. Je n'en suis pas encore revenue.» Raymond Adams, et Jan Pauwels, du NPA : «On est là pour exprimer notre révolte, notre solidarité avec le peuple palestinien. C'est un crime de plus de l'Etat israélien. Après un blocus inhumain de deux ans, c'est la solidarité internationale qui est attaquée. Il n'y aura pas de solution tant que les Palestiniens n'auront pas leur propre Etat». Dans la foule, Badia Maziane, commerciale, 31 ans, manifeste pour la première fois. «Un ras le bol. Israël se fait passer pour la victime, alors que c'est le contraire. On nous dit qu'ils ont riposté à une attaque, on se moque du monde, c'est de la désinformation. Et puis les attaques au phosphore, les bombardements de l'hiver 2008, je n'oublie pas». Place de la République, sous quelques gouttes de pluie, la manif s'est dispersée dans le calme.
Haydée Sabéran