Le rapporteur public a requis lundi devant le conseil d'Etat l'inégibilité du maire divers gauche d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) Daniel Duquenne, qui a démissionné vendredi de son mandat de maire pour raisons de santé. Le rapporteur public a fait valoir que M. Duquenne, quand il a été élu au second tour en juillet 2009, était "chargé de mission" au conseil régional du Nord/Pas-de-Calais avec le grade de directeur territorial alors que le code électoral déclare inéligibles les responsables des administrations des conseils régionaux.
Le conseil d'Etat qui suit dans la grande majorité des cas les demandes du rapporteur public devrait rendre sa décision avant un mois. M. Duquenne avait été victime à l'automne d'un accident vasculaire cérébral. Mais le conseiller municipal Front national Steeve Briois, qui avait déposé un recours contre lui, a affirmé qu'il avait décidé de démissionner quand il avait su par son avocat que le rapporteur public demanderait son inéligibilité. "Pour éviter de nouvelles élections, Duquenne s'est autoamnistié avant la décision du Conseil d'Etat", a accusé M. Briois, qui a annoncé qu'il allait "saisir les autorités pour faire constater cette basse manoeuvre et annuler toutes les futures décisions de la majorité municipale". M. Duquenne qui avait remporté les élections municipales avec 52% contre la liste FN de Steeve Briois - où figurait la vice-présidente du FN Marine Le Pen - ne devrait en effet normalement pas quitter ses fonctions de conseiller municipal et les élus de la commune devraient donc se réunir prochainement pour élire un nouveau maire. En première instance, le tribunal administratif de Lille avait rejeté les recours déposés par le FN et l'ancien maire socialiste Gérard Dalongeville. Ce dernier avait été révoqué en mai de ses fonctions de maire après sa mise en examen dans une affaire de fausses factures présumées.
AFP