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Total condamné, mais Dunkerque reste à l'arrêt


ÉCONOMIE - La nouvelle est tombée vers 15h, mais ce n'est pas une vraie victoire pour les salariés de la raffinerie Total Dunkerque. «On a gagné, mais le juge n'a pas ordonné la reprise», explique l'avocat des salariés et du comité central d'entreprise, Me Patrick Tillie. Ce qu'ils réclamaient? Que le juge constate que Total n'a pas respecté le code du travail. C'est fait. Mais aussi, que le juge fasse redémarrer l'usine. Et là, c'est raté.

Que s'est-il passé? Selon l'avocat des salariés (1), le juge dunkerquois a bien constaté le délit d'entrave -la direction n'a pas consulté le code du travail quand elle a arrêté l'usine le 15 septembre, et cet arrêt est en train de devenir définitif-, mais n'a pas ordonné la reprise «au motif qu'un conciliateur, le directeur départemental du travail, a été nommé, que les salariés sont payés, et que des solutions alternatives à la fermeture sont proposées comme la création d'un centre de formation et d'un centre technique». Le juge ne tient donc pas compte du sort des sous-traitants, 450 dans l'usine, et près de 1000 en tout selon les syndicats. Mais il reconnaît que quand un employeur envisage une fermeture, il doit d'abord consulter les représentants du personnel.

Le  directeur du raffinage, Philippe Doligez, reconnaît que «le juge a estimé que nous n'avons pas rempli toutes nos obligations en matière d'information et de consultation», mais ajoute : «le juge dit que la procédure a démarré tardivement, mais ne remet pas en cause cette procédure».

Total a été condamné aux frais de justice, et à payer 3.000 euros au Comité central d'entreprise, la même somme au comité d'entreprise, et 1000 euros à chacun des trois syndicats, CGT, Sud et Fo. «Une paille pour Total» ironise Marcel Croquefer, secrétaire CGT du pôle chimie du littoral dunkerquois.

Et maintenant? L'avocat des salariés envisage d'attaquer pénal. Marcel Croquefer ajoute qu'il faudra «aller chercher le redémarrage par le rapport de force». Devant la raffinerie à l'arrêt, le piquet de grève est toujours là.

H.S.

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