RÉGIONALES - En quatre mots, Daniel Percheron, président socialiste de la région Nord-Pas-de-Calais, depuis 2004, tête de liste aux régionales. Vu par les autres, adversaires, ou pas.
Le foot
«Il met le foot au delà
de tout. Il y a quelques semaines, au syndicat mixte des transports, il a passé son temps à
chuchoter avec Francis Decourrière, (président du
club de foot de Valenciennes, président
du syndicat des transports urbains, et père de la candidate
de la droite, Valérie Létard, ndlr). Ils ont passé
une bonne partie de la réunion à parler technique
footballistique, de la faiblesse de Valenciennes sur son côté
droit. A la Région des dizaines de millions d'euros passent dans le foot, les danseuses du président». Dominique Plancke candidat sur la liste Europe Ecologie
L'influence
«Il
n'aime pas jouer un rôle de premier plan. Même s'il y a
une part de fantasme, ça reste vrai, c'est une des personnes
les plus influentes du PS, à la mesure du poids de la
fédération du Pas-de-Calais, où il est toujours
identifié comme le patron. Martine Aubry lui doit une
large partie de son assise au congrès de Reims, un vote
homogène de la fédération. C'est un tacticien,
qui excelle dans les rapports de force» Rémi
Lefebvre, professeur en science politique à l’Université de Reims
L'image
«Ce n'est pas un homme de
communication. Il ne veut pas se mettre en avant. Comme si
il était un assemblier, c'est assez admirable. Il connaît
par coeur tous les noms des villes et de leurs maires, et a un
grand respect des élus». Brigitte Parat, conseillère
régionale sortante socialiste.
«Plutôt à l'écoute, convivial et ouvert. Mais un homme d'appareil. On peut le qualifier de conservateur de gauche ». Valérie Létard, secrétaire d'Etat, tête de liste UMP-Nouveau centre.
«Y'en a plus des comme ça. Il parle sans notes, brillant. Il improvise, et ses chiffres sont toujours bons. Il peut aussi réciter la liste des pharaons». Dominique Plancke.
«Fidèle en amitié, prêt à prendre des risques pour ses amis. Enigmatique, aussi. Il ne montre pas ses muscles, toujours discret. Solitaire dans ses prises de décision. Son école socialiste, c'est le guesdisme, on doit suivre le chef. Son système n'est pas infaillible. A Hénin-Beaumont, il a trop longtemps soutenu Gérard Dalongeville (l'ancien maire, mis en examen pour détournements de fonds, ndlr), n'a pas assez écouté le terrain. Mais à la région, son bilan est bon. Avec le Louvre à Lens, le tramway, la modernisation du bassin minier est en cours, c'est un fait.» Pierre Ferrari, ancienne tête de liste socialiste aux municipales à Hénin-Beaumont.
«Un homme intelligent, évidemment, mais qui défend d'abord les intérêts de son parti. Sa région? Il fait mine de la défendre. Elle est 22ème sur 22 sur le plan de l'emploi, de la santé, de la recherche, du revenu des ménages. Il nous parle d'un bouclier social, mais ce bouclier est en carton pâte. Trop mou» Alain Boquet, tête de liste communiste du Front de Gauche aux régionales.
Les livres
« Il croit au progrès
social et il a une foi très SFIO dans le progrès tout
court, avec des travers très scientistes et productivistes,
comme si les problèmes actuels n'étaient que des ennuis
momentanés, et que la science allait régler tout ça.
Il lit énormément, il vient parfois nous parler d'un
truc qu'on rabâche depuis longtemps, sur le lien entre cancer
en environnement par exemple. Il n'y accordait pas d'importance quand
c'était nous qui le disions. Mais puisque c'est écrit
dans un livre... ». Dominique Plancke
Recueilli par Haydée Sabéran
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