D'abord Percheron a décommandé. Puis le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale lui même. Toute la journée d'hier, les annonces et les contre-ordres se sont succédé. Le cafouillage n'est pas neutre dans l'arrondissement de Lens, où le Front national de Marine Le Pen fait encore des scores importants (27% pour Marine Le Pen à Hénin-Beaumont où elle est conseillère municipale, mais aussi 26% à Courcelles-lez-Lens).
Selon l'AFP, «c'est quelques heures après l'annonce de Mme Le Pen qu'elle se rendrait aussi à cette réunion publique, les services de M. Besson ont fait savoir qu'il ne pourrait finalement y participer». Jointe au téléphone par l'AFP, la frontiste boit du petit lait : «Cette annulation démontre la supercherie, l'imposture, la forfaiture de ce débat. Oui pour débattre, mais quand il n'y a pas d'adversaires. Le voile se déchire. On est dans un système totalitaire».
La préfecture du Pas-de-Calais ne reporte pas. Elle annule. Elle invoque «des contraintes d'emploi du temps survenues depuis l'annonce de la table ronde». La préfecture précise que le ministre Eric Besson notamment doit, «comme tous les autres membres du gouvernement», assister en tout de soirée à l'Élysée à la présentation des voeux du chef de l'Etat aux parlementaires, le même jour à 18h.
Eric Besson affrontera la frontiste sur France 2, dans l'émission A vous de juger, le 14 janvier. Il reste un dernier débat sur l'identité nationale dans le Pas-de-Calais : le 11 janvier à l'École d'Ingénieurs du Pas-de-Calais de Longuenesse.
H.S.
PÉTITION - Des chercheurs en sciences humaines avaient lancé une pétition pour réclamer la suppression du ministère de l'Identité nationale, le 4 décembre dans Libération. Retrouvez