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Calais : «le harcèlement policier est intensif»


SOCIÉTÉ - Samedi, Médecins du monde a distribué à Calais un kit de survie aux migrants, après la fermeture du local Grand froid. Sacs de couchage, eau, bâches plastique pour se protéger de la pluie. Du matériel humanitaire parfois détruit par la police, selon l'ONG, qui demande l'ouverture d'un lieu d'hébergement sur la ville. Interview de Mathieu Quinette, coordinateur de la mission migrants littoral. En colère.

 

Quelle est la situation des migrants à Calais ?
Ils sont à la rue, sans protection, alors que la température avoisine le 0°. Et le harcèlement policier est  intensif. Ils sont arrêtés, poursuivis dans Calais, on les intimide. Les forces de l'ordre ont l'ordre d'empêcher tout attroupement. Ils ne peuvent pas rester posés quelque part sans qu'on les fasse bouger. Ce qui veut dire qu'ils ne peuvent pas rependre leurs forces, ils ne peuvent pas se réchauffer devant un feu.


Vous avez l'impression que la pression policière s'est accrue ?

Elle est revenue à un niveau comparable à celui après la destruction de la jungle en septembre dernier, alors qu'elle avait un petit peu baissé quand le local grand froid s'est ouvert. Alors que parmi les migrants, il y a des mineurs, des gens qui ont déposé une demande d'asile et qui ont normalement droit à un hébergement. Hier encore [samedi, ndlr], des Soudanais qui arrivent du Darfour, ont vu leurs effets personnels confisqués. On a retrouvé des demandes d'asile à la déchetterie.


Que demandez-vous ?

Le sous-préfet de Calais nous a promis l'arrêt de la destruction des effets personnels et du matériel humanitaire. Nous demandons que cette promesse soit tenue. D'autre part, nous demandons une mise à l'abri adaptée aux migrants. La mairie du 10ème à Paris a ouvert un ancien hôpital, celui de Saint-Lazare, où vivent 100 à 200 personnes, à la rue avant. Paris, c'est la France, Calais aussi. Ce qui se fait à Paris devrait se faire à Calais.

 

Recueilli par Stéphanie Maurice