POLITIQUE - «En colère», Pierre Mauroy affirme que certains rapprochements esquissés lors de l'université d'été du PS à La Rochelle ne lui «plaisent pas», notamment celui entre Martine Aubry et Laurent Fabius, dans une interview dans France-Soir. POLITIQUE - «En colère», Pierre Mauroy affirme que certains rapprochements esquissés lors de l'université d'été du PS à La Rochelle ne lui «plaisent pas», notamment celui entre Martine Aubry et Laurent Fabius, dans
«J'ai lu dans la presse les rapprochements qui semblent s'opérer entre les uns et les autres, et le moins que je puisse dire, c'est que tout cela ne me plaît pas. Il y a des spécialistes des opérations tordues, et je pense que c'est totalement contraire à l'esprit du rassemblement dont nous avons besoin», affirme l'ancien maire de Lille qui se dit «vraiment en colère».
Il affirme quand même que Martine Aubry, qui lui a succédé à la mairie de Lille, «serait une bonne première secrétaire» et se dit «toujours prêt à la soutenir». Il considère toutefois qu'il n'est «pas possible de réaliser cette alliance avec les fabiusiens, ou en tout cas pas au début». «Je suis davantage favorable à une majorité réunissant le premier secrétaire du PS (François Hollande), le maire de Paris (Bertrand Delanoë), le maire de Lyon (Gérard Collomb), le président du conseil général des Bouches du Rhône (Jean-Noël Guérini) et Pierre Moscovici... Une alliance à laquelle peuvent participer les fabiusiens», dit-il.
Selon l'ancien Premier ministre, «il faut tout faire pour éviter l'affrontement de deux blocs au congrès de Reims, sinon nous allons tout droit vers la répétition du congrès de Rennes, ce qui serait catastrophique» pour le PS. Congrès de Rennes dont il avait gardé un souvenir d'autant plus cuisant qu'il était à l'époque premier secrétaire.
Quiproquo. Aujourd'hui, le premier secrétaire de la Fédération socialiste du Nord, Gilles Pargneaux, essaie de calmer le jeu entre l'ancien et la nouvelle maire de Lille, en parlant de «quiproquo» à propos du commentaire de Mauroy sur ce rapprochement Fabius-Aubry. «Martine a vu un tas de gens, Collomb, Guérini, pas seulement Laurent Fabius. On a un devoir de construction d'un collectif. On a pas envie de perdre une quarième élection présidentielle». Un autre élu du Nord met la colère de Mauroy sur le compte de «gestes d'humeur mal maîtrisés de pré-congrès», et précise que le «non» de Fabius au traité constitutionnel ne doit pas être un obstacle à un rapprochement.«Si ç'avait été rédhibitoire, on l'aurait exclu du PS. Il s'agit d'un projet d'équipe collectif, tout le monde peut se retrouver».
H.S. (Avec AFP)
Photo Archives Reuters