Avec AFP - Ils ont pris neuf mois de prison ferme, et ne seront plus policiers. Ils devront en plus payer 3.000 euros de dommages et intérêts à un jeune homme qu'ils ont roué de coups de poings et de coups de pieds, et traîné au sol pour lui faire avouer des faits qu'il n'avait pas commis. Le tribunal correctionnel de Douai a condamné aujourd'hui mardi deux policiers pour des violences sur un jeune homme, après une soirée arrosée, une nuit où ils n'étaient pas en service.
C'était dans la nuit du 13 au 14 juin, et il avait un peu bu. Un policier avait vu sa voiture incendiée à Lallaing (Nord), peu de temps après avoir eu une altercation avec un groupe de jeunes. Avec un collègue qui était également de repos, le policier avait retrouvé un jeune de la bande. Ils l'ont roué de coups de pieds et de poings, traîné au sol avant de l'emmener de force en voiture. Les violences ont continué dans le véhicule pour lui arracher des aveux sur sa participation supposée à l'incendie.
Le jeune homme, qui avait fini par s'échapper, s'était vu prescrire quatre jours d'incapacité totale de travail. L'enquête a ensuite révélé qu'il n'était pas l'auteur de l'incendie de la voiture du policier. Placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer, les deux policiers ont reconnu les faits. L'enquête avait été confiée à l'Inspection générale des services de la police nationale.
La substitut du procureur de la République a requis mardi un an d'emprisonnement dont six mois avec sursis pour les prévenus. «Quand on est policier, on doit avoir un comportement exemplaire. Ces policiers ont adopté un vrai comportement de voyous», a-t-elle déclaré à l'audience. Les policiers feront appel, selon leur avocat. Leur peine est synonyme d'une révocation de la police.