ECONOMIE- Les ex-ouvriers du n°1 mondial du papier voulaient produire des sacs de papier en chanvre : la cour d'appel de Douai vient aujourd'hui de balayer leur rêve, en leur refusant la cession des machines inutilisées après leur licenciement. Ces outils sophistiqués venaient de leur ancienne usine, à Corbehem. Stora Enso avait signé un accord de cession, sur lequel il est ensuite revenu.
Pour l'avocat des ouviers, rassemblés dans l'association Les géants de papier solidaires (LGPS), cet accord est un contrat de vente, et il demandait à la cour d'appel de le reconnaître, afin de récupérer les machines. «On a perdu au terme d'un arrêt qui me laisse sans voix, nous sommes déboutés en six paragraphes, même pas une page. La cour estime que la preuve qu'il y aurait eu accord sur le prix et la chose n'est pas rapportée.» Me Rilov s'en étonne, alors que les journaux (dont LIbération) avaient rapporté à l'époque le prix négocié lors de cet accord, signé devant le sous-préfet de Douai : 5 millions d'euros. «Si l'Etat, par l'intermédiaire de son sous-préfet avait bien voulu par voie de témoignage donner les informations recueillies lors de la négociation, on n'en serait pas là», s'agace l'avocat. Il va porter l'affaire en cassation, et engager une autre action contre le papetier pour «obtenir réparation du préjudice subi par l'association du fait de l'ensemble des fautes commises par Stora Enso», précise-t-il. La production de sacs de chanvre n'est pas pour demain.
S.M.