SOCIETE- Dans la nuit de dimanche à lundi, un clandestin est mort sur une bretelle de l'autoroute A16, à proximité de Calais. "D'après ce qui ressortirait, il aurait été allongé sur la voie", précise le substitut du procureur de Boulogne-sur-Mer, "et le camion lui est passé dessus." L'autopsie prévue cette semaine devra déterminer si le ressortissant irakien était déjà décédé ou non au moment de l'impact. Il aurait pu tomber d'un autre camion. Les accidents de ce type sont nombreux, les clandestins prenant de plus en plus de risques pour monter à bord des poids-lourds qui partent vers l'Angleterre, explique Jean-Claude Lenoir, bénévole de l'association Salam, qui aide les migrants.
L'accident s'est produit au niveau de Transmarck, à un endroit qui est l'un des points d'embarquement des clandestins. Jean-Claude Lenoir ne connait pas encore l'identité du migrant décédé, il soupire : "C'est toujours notre hantise quand on rentre la nuit sur l'autoroute, c'est d'en percuter un. Les migrants sont obligés de marcher de plus en plus loin, de prendre de plus en plus de risques. Les parkings autoroutiers les plus proches de Calais, à Bourbourg et à Nortkerque, donc les plus 'confortables' pour eux, si on peut dire, ont été fermés." Luwam Beyene, une Erythréenne de 19 ans, était morte il y a un an en traversant la même autoroute. Six ans après la fermeture du centre de Sangatte, les associations s'occupant des migrants sur Calais distribuent en moyenne 220 repas par jours.
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