VILLE - Rideaux baissés ce matin dans une vingtaine de boutiques du Vieux-Lille, rue des Vieux-murs, rue au Péterynck, place aux Oignons, et rue de la Monnaie, contre la flambée loyers. L'épicerie italienne, et le vendeur de tapis persans pourraient disparaître, chassés par des loyers multipliés par deux, par trois, par six, avec l'arrivée des banques et des opérateurs de téléphone. Entre jambons de Parme et pasta, Gilberto d'Annunzio, de l'épicerie la Bottega, est fâché.
Vous dites quoi en fermant boutique aujourd'hui?
Qu'il faut mettre l'homme au centre de la conversation. pas l'argent. Que le problème, ce n'est pas nous, ce n'est pas moi et mon commerce. La question, c'est la diversité dans les centre-ville. Il n'y a plus qu'un seul commerçant indépendant rue de Béthune, et un opérateur de téléphone a loué 12.000 euros une boutique de la rue de la Monnaie. Quand ces gens là arrivent, les commerçants disent "Nous aussi on veut notre part du gâteau". Mon propriétaire voulait faire passer mon loyer de 1000 à 3000 euros. Il est passé à 1500 euros. Certains ont multiplié le loyer par 6. En justice, ils argumentent sur le fait que la ville est devenue touristique. Mais le centre-ville, c'est nous qui l'avons fait, pas le propriétaire. Et puis moi, je ne travaille pas avec les touristes. le touriste qui vient à Lille, il achètera de la bière, il s'en fout de partir avec du Gorgonzola.
Que peut-on faire?
Le problème a pris une importance nationale. Il faut légiférer pour empêcher les franchisés d'envahir des quartiers dans lesquels ils n'ont rien à faire, et qu'ils tirent vers le bas.
Vous êtes soutenus?
La mairie de Lille nous soutient, mais a les poings liés. Le député UMP Thierry Lazaro est avec nous. Il y a des gens qui habitent le quartier qui nous soutiennent. Des
commerçants de la rue nationale et de la rue Gambetta aussi.
Recueilli par H.S.