ECO-TERRE - Coca-Cola Dunkerque, cinquième jour de grève. La Redoute à Wattrelos et Roubaix, quatrième semaine. Les ouvriers nordistes réclament des salaires plus élevés : 6% et 80 euros d'intéressement par mois à Coca-Cola, et 150 euros d'augmentation pour tous à La Redoute. La direction de Coca-Cola a accepté de rencontrer l'intersyndicale tout à l'heure à 14h30. A 16h, la direction de la Redoute est entrée en réunion avec l'intersyndicale.
Aucune boîte, aucune bouteille de Coca-Cola ne sort du site dunkerquois depuis jeudi, 13h. A la place, un piquet de grève, jour et nuit. On se relaie aux heures des postes. Brasero, tente, drapeaux syndicaux sur la petite butte de terre, autour du sigle rouge Coca-Cola. Sur la grille d'entrée du site, une pancarte : «Salut tchiot Biloute». Bienvenue sur la zone industrielle de Bergues à Socx, à deux pas du centre-ville de Bergues, rendue célèbre par Dany Boon. Les gars de Coca-Cola sont calmes. Tout au plus, ils agitent le bras aux camions qui passent sur l'A25 toute proche et qui klaxonnent en signe de solidarité.
Ce qu'ils réclament : 6% d'augmentation de salaire, et 80 euros par mois d'intéressement, et le paiement des heures de grèves. Ce qu'a obtenu le site de Marseille, selon l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC-FO. «Notre site a fait 47 millions d'euros de bénéfices en 2007. Ce n'est pas une année exceptionnelle, c'est une année historique. Une augmentation de 39%. On a eu 1500 euros d'intéressement en 2006. Et en 2007, zéro» Selon Benoît Tassart, de la CFDT, 95% des ouvriers en CDI sont grévistes. Quatre boîtes de Coca sur cinq en France sortent du site de Dunkerque.
La direction indique 40% de grévistes à Dunkerque. Et assure qu'elle propose 5 à 6,5% de hausse de salaire moyenne aux ouvriers. Elle précise aussi que les hausses de salaires à Coca-Cola sont «toujours au dessus de l'inflation». Elle indique aussi que les salaires à Coca Cola sont «20% supérieurs à la médiane des salaires de la région dunkerquoise».
La direction du site Coca Cola a reçu les salariés dans l'après midi. «Elle nous a donné deux heures pour libérer les lieux. Un huissier est venu, mais on n'a pas bougé», indique Fabrice Vangrevenynghe, de la CGT.
A Roubaix, le nombre de grévistes était en légère hausse ce matin, au retour des vacances, avec 300 personnes à la Martinoire, sur 2000 salariés. A Roubaix, où se trouvent les employés, une centaine de salariés étaient en grève. Ces grèves sont en majorité symboliques, d'une ou deux heures par jour. Jusqu'ici, la direction considère que la négociation annuelle obligatoire est terminée, avec une proposition de hausse de salarire de 1,2%, plus 1,2% en avantages divers, dont la revalorisation de la mutuelle. Les syndicats n'ont pas signé. Tous les matins, les assemblées générales, organisées dans la gare de triage de la Martinoire bloquent la préparation des colis. Selon l'intersyndicale, les colis sont livrés aux clients avec une semaine de retard environ. La direction, elle, assure que si la garantie 24h chrono a été levée, les colis sont livrés au plus tard avec 48h de retard.
H.S.
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