ÉCO-TERRE - Actualisé à 18h30. Au bout du fil, un brouhaha. Ce matin, la gare de ramassage de La Redoute de la Martinoire, à Wattrelos, près de Roubaix, était à nouveau bloquée, selon les salariés qui se trouvaient à l'intérieur, en assemblée générale, joints par téléphone. L'entreprise de vente à distance
est entrée dans sa deuxième semaine de grève, des débrayages de
quelques heures par jour pour réclamer 150 euros d'augmentation de salaire.
La direction de La Redoute, elle, ne veut accorder que 1,2%, «2,4% au total», selon elle, si on compte La une revalorisation de la mutuelle, des tickets restaurant, le paiement de certains jours de récupération, et des augmentations individuelles. Certains salariés déclarent être payés 850 euros nets.
A la Martinoire, l'AG réunit «250 à 300 personnes», selon José De Oliveira, délégué CGT, à l'intérieur du bâtiment. Entre 150 et 200 de la Martinoire, et quelque 70 de Roubaix. «On est d'habitude 500 à 600. Compte tenu des congés, c'est un bon taux». Quelque 2000 salariés travaillent à la Martinoire. Il estime aussi que La Redoute «n'arrive pas à sortir plus de 70 à 80 colis par jour, contre 200 à 250 d'habitude». Selon la CGT, les grévistes débrayent une à deux heures par jours, et une minorité de salariés sont en grève totale.
La direction
indique que le débrayage n'a concerné qu'«une centaine de personnes» ce
matin, et contrairement à la semaine dernière «l'assemblée générale n'a
pas entraîné une suspension du travail». Par ailleurs, elle indique qu'il n'y a «pas de retard sur les livraisons, pas plus que la semaine dernière». Par précaution toutefois, la garantie 24h chrono avait été levée, mais pas la «48h chrono».
Ce que Fabrice Peeters, délégué CGT, et porte-parole de l'intersyndicale (1) conteste: «Pas de retard? On se demande bien pourquoi alors la direction nous dresse un bilan catastrophique, nous dit que l'entreprise est paralysée, que des milliers de colis sont bloqués!» Il est convaincu que la grève, même de une à deux heures, et même avec une minorité de grévistes, a «une répercussion. Sinon, ça voudrait dire qu'on ne sert à rien. Et alors, il y aurait longtemps que La Redoute nous aurait licenciés».
Jeudi, quelque 400 manifestants, parmi lesquels des salariés de Vert Baudet, des Trois Suisses et de Damart, ont manifesté dans Roubaix aux cris de «bienvenue chez les ch'tis salaires».
H.S.
(1) Porte-parole de l'intersyndicale CGT-Sud-CFDT-CFTC-FO-UPAR.
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