MUNICIPALES - «Mieux que Roger Salengro en 1935.» Fière de ses 66,5 %, Martine Aubry : dix points au-dessus de l’historique socialiste. Son père Jacques Delors, stoïque et attentif est dans la foule qui crie «Martine ! Martine !» dans le hall de l’hôtel de ville alors qu'un accordéoniste égrène quelques notes. C’est beaucoup mieux qu’en 2001. A l’époque, devant la droite et le Front national, elle n’atteignait pas 50 %. Elle a gagné avec une liste d’union de la gauche à laquelle s’ajoutent les Verts et le Modem, allié indispensable à la conquête de la communauté urbaine, dont Aubry vise la présidence.
La maire a fait applaudir son concurrent, Sébastien Huyghe (33,4 %). A ses côtés, Pierre Mauroy, l’ancien maire et actuel président de la communauté urbaine, grandiloquent : «Un siècle de maires socialistes se sont succédé à Lille, par conséquent… c’est un mouvement perpétuel !» Une ombre : l'abstention. Ils sont 55,6 % qui sont restés chez eux. Il y a un autre chiffre derrière la vicoire. Martine Aubry a été élue par 28% des inscrits.
Dans le quartier de Moulins, ils sont 61% à être restés chez eux
dimanche mais ceux qui ont voté ont plébiscité la candidate de gauche
(79%), à Lille-Sud, où 75% des électeurs votent Aubry, ils sont 58%
d'abstentionnistes. A Fives, même combat, c'est 57% d'abstentionnistes
et 74% pour Martine Aubry. Même dans le quartier le plus civique,
Saint-Maurice Pellevoisin, on est sous la moyenne nationale, avec 51%
d'abstentionnistes, et près de 57% sur la maire.
H.S.