SOCIÉTÉ - Le préfet du Pas-de-Calais n'a pas voulu. Le maire de Calais non plus. C'est finalement l'évêque qui a donné son accord pour ouvrir un local grand froid pour les migrants sans abri de Calais. Ce sera dans l'ancien presbytère, aujourd'hui, à partir de 17h30.
Entre 200 et 300 places disponibles. «On a tout essayé pour que le Préfet prenne ses responsabilités. Mais le préfet renvoie vers le 115, et le 115 nous dit qu'il n'y a pas de place», soupire l'abbé Jean-Pierre Boutoille, du Collectif de soutien d'urgence aux réfugiés (C'Sur). La préfecture affirme pourtant qu'une centaine de places étaient disponibles dans la nuit de mardi à mercredi. «Il n'y a pas 100 places à Calais. C'est le bins. Au mépris des règles élémentaires de l'humanité», dit l'abbé. Même son de cloche chez Jean-Claude Lenoir, de l'association Salam, qui a appelé en vain le numéro depuis deux jours. Pareil pour Myriam Rachih, du Secours Catholique. «Nous avons ici cinq Erythréens qui ont décidé de demander l'asile. La préfecture nous a dit hier qu'il n'y avait pas de départ prévu pour un centre d'accueil de demandeur d'asile (Cada). Ils devaient donc dormir dehors. Nous avons appelé le 115 toute la journée sans résultat. Quand nous avons réussi à avoir quelqu'un en fin de journée, ils avaient trois places, à Boulogne, Marquise, et Calais.» Trois places pour cinq. «Ils ont froid. Ils ont les lèvres, la peau brûlées par le froid. Ils me disaient "Aide nous Myriam, fais quelquechose"». Le secours catholique leur a finalement payé l'hôtel, 76 euros les deux chambres. Ce soir, ils dorment en Cada.
H.S.