ÉDUCATION - Une AG pleine à craquer. Des gens debout en haut de l'amphi, et sur les côtés. Des étudiants passent dans les rangs et comptent, rangée par rangée, les pour, les contre. La fac de sciences humaines de Lille 3 a voté à main levée, en début d'après midi, à une grosse majorité, la proposition d'un blocage «ponctuel» de l'université.
Le blocage ponctuel, c'est un blocage limité à un jour par semaine. L'idée? «Empêcher qu'arrive ce que la ministre désire c'est à dire le pourrissement», justifie Nathalie Beauvois professeur de Lettres. Un étudiant estime que le blocage «monte les étudiants les uns contre les autres». Un autre qu'«il était pertinent au début, mais il est devenu mortifère pour le mouvement et pour l'université. On n'est pas plus de 500 en manifs». Il réclame des manifs plus espacées, la création d'un comité de vigilance, et des actions symboliques, comme des «baptêmes d'amphi» (l'amphi A a été appelé amphi EDF). Une étudiante déplore que plus de mille personnes votent le blocage, mais que seuls une quarantaine d'étudiants sont là pour le faire vivre. Quelqu'un propose d'inonder de fax, de courriers et de coups de fil les services de Valérie Pécresse.
L'AG a également voté la demande de démission de Jean-Claude Dupas, président de l'université, pour protester contre l'envoi des CRS jeudi après-midi, le déblocage pour les M1 pro qui partent en stage en janvier, pour qu'ils puissent passer leurs examens. Elle demande au conseil d'administration d'afficher les chiffres du budget détaillé de l'université.
Sans surprise, la proposition de rebaptiser l'Université Charles De Gaulle Lille 3 en... Université «Philippe Pétain» pour protester contre l'intervention des CRS n'a pas été retenue.
H.S.
A venir, un débat mardi 18, à 14h30, amphi A sur la Loi sur la responsabilité des universités. Avec des enseignants-chercheurs, des étudiants et Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup.