JUSTICE - Et si la vidéo surveillance servait à nous protéger de policiers affabulateurs? C'était en octobre 2006, l'anniversaire des émeutes urbaines approchait. Dans la galerie marchande d'Auchan Faches-Thumesnil, pas très loin de Lille-Sud, des CRS de Strasbourg interpellent Alexandre, 28 ans, Hocine, 25 ans, Sofiane, 22 ans et Bernard 26 ans, quatre copains. Sur le procès-verbal, les policiers racontent outrages, rébellion, assaillants surgis de nulle part. Une émeute. Les quatre garçons, tous les quatre salariés, protestent de leur innocence. On ne les croit pas. Détention provisoire, un mois. Les CRS outragés réclament même 1500 euros d'amende chacun. Sauf que la caméra de la galerie marchande a filmé la scène. Les CRS avaient tout inventé.
Cet après-midi, les trois jeunes ont tous été relaxés par la Cour d'appel de Douai. Et envisagent de déposer plainte pour «faux et usage de faux en écriture publique», et de demander réparation pour la détention abusive. «On est soulagés», dit Bernard, «contents d'avoir prouvé qu'on n'était pas des menteurs»
Le 23 octobre 2006, le jour de leur arrestation, ils avaient chacun un travail. Alexandre était agent de maintenance à la SNCF, et avait été suspendu en attendant le résultat du jugement. Il a été réintégré, selon son avocat, Nicolas Brazy. Hocine était masseur dans un hammam, Sofiane, agent de sécurité, Bernard, chauffeur de poids lourds. Ils ont tous perdu leur emploi à l'époque. Bernard, père de deux enfants en bas âge, a retrouvé un emploi de chauffeur. Les deux autres retrouvé du travail aussi selon Me Brazy.
H.S.
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