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«Si on est nul, personne n'est là pour se moquer»


SOCIÉTÉ - «Etre ici, c’est bon pour mon profil». Cédric, 19 ans, est stagiaire à l'école de la deuxième chance de Roubaix (E2C), inaugurée aujourd'hui, la dernière du genre inaugurée en France. Il a arrêté l’école en cinquième, orienté, puis CAP de cuisine, qu’il n’a pas obtenu. Il veut devenir plaquiste. «Ça sera plus facile de trouver du travail, l'école est en relation avec des entreprises». Le profil type du stagiaire de l'école : jeune, pas de diplôme, mais selon la directrice, Michèle Mathé, «motivé».

Il vit dans un foyer de jeunes travailleurs, rémunéré 340 euros par mois par le Conseil régional pendant sa scolarité à l'E2C. « Mais attention, si on est en retard, ou absent, on n’est pas payé ». Avant, il n'aimait pas l’école, «pas trop mon truc». Celle-là, si. «Ils nous prennent comme des adultes, comme on est. Au collège, les profs cherchaient pas à comprendre. Ici, on peut discuter de ce qui nous intéresse. Si on est nul, personne est là pour se moquer».

L'école se donne entre six mois et deux ans pour lui donner les outils pour entrer sur le marché du travail, en CDI, ou en CDD d'au moins six mois, ou s'orienter vers une formation qualifiante. On enseigne les connaissances de base, mais aussi «les codes  de l'entreprise et de la société : saluer, ne pas couper la parole, ne pas s'affaler sur sa chaise pendant un entretien d'embauche, rester assis une journée, respecter le matériel, accepter un encadrement», précise Michèle Mathé. Les réfractaires sont exclus. La directrice dit «licenciés».

Cédric fait du cheval, du tennis, ira à Paris découvrir les métiers de l'Opéra Bastille, en Allemagne sur les traces de Jean-Sébastien Bach, en plus des maths, du français, de l'informatique. Il sort d'une session sur le surendettement en cours de «connaissance du monde». Il en a conclu qu’«on peut se faire avoir par les crédits, même par sa banque. Il faut pas en accepter par téléphone». L'école est parrainée par la chambre de commerce de Lille. Rabot-Dutilleul, Les 3 Suisses, la Redoute, le traiteur Lecocq, EDF, entre autres, ont accepté de prendre des stagiaires. Objectif : un taux de réussite de 70%, comme les 28 autres écoles de France.

H.S.